Cet exposé explorera une question toute simple qui m'a été posée devant la collection d’objets mathématiques de l’Institut Henri Poincaré. Peut-on comparer la façon dont on lit une équation mathématique et une partition musicale? Les analogies étant un filon bien connu de la médiation scientifique, cette question est l'occasion d'interroger leur intérêt en ce qui concerne les mathématiques et la musique.
Un poncif fort répandu est d'affirmer que mathématiques et musique sont une même activité, ou encore que "les matheux sont musiciens". Nous nous proposons de montrer que cette affirmation, qui remonte probablement au moins à Pythagore, n'est ni vraie ni intéressante. Ces deux disciplines sont distinctes et même disjointes, sauf éventuellement dans l'utilisation par certains compositeurs, instrumentistes, organisateurs de concerts, etc. d'outils qui peuvent être ---par exemple--- mathématiques, mais qui ne sont *que* des outils, comme la lutherie, l'ébénisterie ou la métallurgie pour la fabrication d'instruments de musique, ou... la climatisation des salles de concert. L'auteur donnera en particulier un bref aperçu de ses discussions et collaborations avec quatre compositeurs (André Mouret, Marcel Frémiot, Tom Johnson et Christopher Adler) pour tenter de justifier à la fois les mots "aucun" et "quoique" dans le titre ci-dessus.
Cet exposé parcourt différentes représentations et algorithmes dédiés à l'analyse et la composition de musique assistée par ordinateur, avec comme point commun leur propension à capturer différentes facettes du langage musical tel qu'il apparait dans les partitions. La notion de langage musical sera approchée à travers des composants essentiels des partitions, incluant la structure, la texture ou encore les annotations relatives à la pratique instrumentale dans le cas spécifique des tablatures de guitare. Nous évoquerons ensuite l'adaptation d'outils d'intelligence artificielle élaborés dans le domaine du Traitement Automatique du Langage Naturel (TALN) pour l'étude des partitions, ainsi que la propension de ces outils à nous interroger sur l'assimilation de la musique à un type particulier de langage. Nous évoquerons enfin une expérience de co-composition musicale homme/machine engageant ces concepts dans le cadre d'une participation au concours de l'AI Song Contest.
L'acoustique musicale est la discipline qui cherche à expliquer le fonctionnement physique des instruments de musique. Elle se base sur une approche liant les sciences expérimentales, la modélisation mathématique et les techniques de simulation informatique. Les instruments de musique sont hautement complexes et font intervenir des couplages entre des phénomènes physiques variés. Cet exposé tentera de balayer les problématiques rencontrées en matière de modélisation et de simulation des instruments de musique, en mettant l'accent sur la finalité des modèles physiques, leurs forces et faiblesses, et les enjeux dans les contextes de synthèse sonore ou d'aide à la facture instrumentale. Des focus sur certaines parties spécifiques des instruments viendront illustrer le nécessaire compromis entre prédictibilité et efficacité, tandis que des exemples concrets de projets menés en partenariat avec des luthiers ou des musées montreront la richesse mais aussi la difficulté de confronter les modèles aux situations réelles.
La plateforme Dezrann est dédiée à l’annotation de corpus pour la recherche en musicologie et en informatique musicale, que ce soit en support à l’annotation manuelle, en visualisation de résultats d’analyse automatique ou semi-automatique et en évaluation de ces résultats. Dezrann est ainsi utilisée dans les recherches d’Algomus en analyse musicale informatique de motifs, rythmes, harmonies, texture et forme. Dezrann est également destinée à la pédagogie de la musique et de l’informatique musicale, que ce soit en cursus spécialisé en écoles de musique et conservatoires (formation musicale, analyse, écriture…) ou en éducation musicale en classes de collèges et lycées.
L’objectif de cet exposé, accessible à tous élèves de fin de cycle 3, début de cycle 4, est de définir la quinte du loup, à l’aide des mathématiques. Cette particularité, qui fait la beauté de la musique, repose en réalité sur une approximation bien connue des mathématiciens. On définira également les sons à l’aide de leur fréquence.
Une machine sera-t-elle bientôt capable de remplacer l’humain dans la création musicale ? Pour toute une partie des artisans de l’intelligence artificielle appliquée à la musique, artistes comme scientifiques, il est difficile de répondre à cette question récurrente car ce n’est pas celle qui se pose. Si on “apprend” la musique à des ordinateurs dotés d’une “mémoire” musicale inspirée de la cognition humaine, l’enjeu réside précisément dans le fait de partir de ces modèles pour explorer la production d’une musique nouvelle plutôt que la reproduction d’une musique crédible.
La discussion des pratiques musicales permises par ces instruments d’une nouvelle génération, au service de la créativité humaine sera illustrée par des performances avec le musicien Rémi Fox mettant en œuvre ces instruments logiciels pour réaliser des parcours interactifs et créatifs de « mémoires musicales ». Jérôme Nika et Rémi Fox retraceront leur travail de recherche musicale visant à composer le comportement des agents réactifs. Cette conférence-concert sera illustrée par des performances live et des extraits de l’album du duo « C’est pour ça ».
Revoir la conférence-concert (captation du 24 juin par la DISI de l'UPJV)