Pianiste, chef d’orchestre et compositeur, Alain Savouret étudie au Conservatoire de Paris, notamment auprès d’Elsa Barraine, Marcel Beaufils et Olivier Messiaen. Après un stage au service de la recherche de l’ORTF, il est chargé de recherche (1968-1972) au GRM (Groupe de recherches musicales) puis collabore avec le GMEB (Groupe de musique expérimentale de Bourges). Compositeur de musiques électroacoustiques (Tango, 1971), instrumentales (Chant triglotte, 1984) et mixtes (Lettre à Miguel de Saavedra,1985), ainsi que d’œuvres pédagogiques (Blanche-Noire et les 24 mains, 1996), il s’intéresse à la matière sonore, à la virtuosité au clavier (Selon, 1970), à l’économie du matériau compositionnel ainsi qu’à l’improvisation. Il développe, à partir de 1987, le concept de « maîtrise d’œuvre », opération musicale menée sur une longue période avec les acteurs de la vie locale et leur patrimoine sonore pour une unique représentation (Roi Artus, département des Landes, 1987 ; Veillée composée, région Auvergne, 1992). La formation de formateurs ainsi que de nombreuses communications écrites ou orales ponctuent son travail. De 1992 à 2007, il enseigne au Conservatoire de Paris et crée la classe d’improvisation générative, classe expérimentale et interdisciplinaire. Il développe ainsi une pensée et une pratique musicales s’appuyant sur l’« auralité » (du latin auris : oreille), dans une perspective qu’il nomme « phonoculturelle ». Alain Savouret a un lien fort avec Amiens, où des créations de ses oeuvres ont eu lieu. Il a par ailleurs un contact particulier avec l'orgue.
Source : Cdmc (Centre de documentation de la musique contemporaine)
La préoccupation d'automatiser la musique remonte à l'antiquité.
D'abord mécanique, puis électromécanique, électronique et maintenant informatique,
cette automatisation a notamment concerné les instruments de musique,
pour le contrôle ou la production du son musical.
Un exemple contemporain est le synthétiseur,
comportant, en plus du mécanisme de synthèse sonore lui-même,
un clavier voire un séquenceur.
Mais ce n'est que la version la plus récente de l'orgue. Orgue à tuyaux, orgue de Barbarie, orgue Hammond...
L'orgue est probablement le meilleur exemple du désir de maîtriser la production du son musical.
Il a traversé les époques, en imposant des pratiques et des représentations qui se retrouvent maintenant au sein des ordinateurs.
D'abord limitées au sein de la communauté de l'informatique musicale, discipline née au milieu du siècle dernier,
ces pratiques et représentations se diffusent maintenant au sein du grand public,
par exemple via les jeux vidéos.
On peut encore admirer à Amiens le seul buffet d’orgue de cathédrale du début du 15e siècle conservé dans son emplacement et ses proportions d’origine. Deux orgues ont été construits à Notre-Dame de Paris dans la seconde moitié du 14ème siècle et au début du 15ème siècle (1403). Le chantier de reconstruction de la cathédrale a été l’occasion de renouveler l’étude de ces deux instruments, tant pour l’emplacement que pour le buffet, la mécanique, la composition et la simulation acoustique. L’instrument d’Amiens (1422-1429), montre une ressemblance frappante avec le second orgue de Paris. Il est connu par des images, quelques documents anciens et par les vestiges conservés. Outre son aspect visuel monumental, le jeu de l’orgue, manœuvré par l’organiste et 6 à 8 souffleurs, est réservé à un nombre restreint d’occasions. L’orgue joue un rôle liturgique, en relation avec le culte divin, mais aussi un rôle politique, en relation avec les nombreuses cérémonies qui se déroulent dans la cathédrale à la faveur des évènements du royaume, de la ville, de confréries ou de personnages importants. Une audition à Saint-Martin d’Amiens permettra d’évoquer le répertoire l’orgue gothique, connu grâce à un corpus de tablatures des 14ème et 15ème siècles.
Christophe d’Alessandro est directeur de recherche au CNRS, responsable de l’équipe LAM (Lutherie Acoustique Musique, institut Jean Le Rond D’Alembert, Sorbonne Université, Paris). Il a publié de nombreux travaux en sciences de la parole et de la voix, informatique musicale, acoustique musicale et organologie. Ses recherches actuelles portent sur le clavicorde et l’orgue, l’orgue la voix et l’électronique temps-réel, la synthèse vocale performative et le geste. Organiste titulaire de Sainte-Élisabeth à Paris, improvisateur et compositeur, Christophe d’Alessandro s’intéresse particulièrement en tant que musicien et chercheur aux « nouvelles lutheries électroniques » : orgue et électronique temps-réel, synthèse vocale performative et aux instruments à clavier historiques.
Archéologue du paysage sonore, expert scientifique pour la restauration de Notre-Dame, Mylène Pardoen est ingénieur de recherche au CNRS. Docteur en musicologie, elle se spécialise dans l’étude et la restitution d’ambiances sonores historiques (archéologie du paysage sonore). En poste à la MSH_LSE de Lyon, elle travaille, entre autres, sur le projet Bretez (restitution en 5 D de Paris au XVIIIe siècle), et oriente ses recherches vers la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (sensorialité des gestes de l’artisanat - projet ESPHAISTOSS - Étude et analyse Sensorielle des métiers du Patrimoine Historique (bÂti et artISanat d’arT) et leur restitutiOn Sonore et Sauvegarde numérique). Elle vient d’intégrer le projet Chronospédia (pour la sauvegarde du patrimoine horloger). Ses travaux permettent une lecture sensorielle de l’Histoire. Sélectionnés pour les Innovatives 2015, 2017, 2019 et 2022, ils trouvent application dans le cadre de sonorisation des lieux patrimoniaux et des musées. Dans le cadre des Talents CNRS, elle a reçu de nombreuses récompenses dont un Cristal CNRS en 2020, un Geste d’Argent (Métiers d’art et Mémoire) en 2021, un Care d’Or 2023 (Recherche et Application). Elle est également lauréate du Prix Suzanne Srodogora 2021 et du prix HériTech 2023.